Ateliers de l'éthique
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Les ateliers de l'éthique publishes articles and book reviews pertaining to all the domains of ethics, with a particular attention to the normative challenges of public policies and social practices.
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The Globethics library contains vol. 1(2006)-12(2017) no.1
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Recent Submissions
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Les ateliers de l’éthiqueUniversité de Montréal, 2006
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Le trilemme anarchisteDans son article « L’anarchie en philosophie politique », Francis Dupuis-Déri (2007) tente de réhabiliter l’anarchisme face au silence dont il est victime en philosophie politique. Dans cet article, j’entends accepter l’invitation de Dupuis-Déri à prendre au sérieux l’anarchisme et, plus particulièrement, le modèle général d’organisation politique qu’il propose en tentant de répondre à cette question : l’anarchisme est-il un régime politique moralement défendable ? Je réponds par la négative en montrant que l’anarchisme fait face à un trilemme qu’il ne peut, par définition, résoudre. Ainsi, (1) soit l’anarchisme n’est pas moralement souhaitable, (2) soit il se confronte aux mêmes problèmes que rencontrent (selon les anarchistes) la démocratie ainsi que les autres régimes politiques concernant l’autorité et la coercition, (3) soit son application, dans sa version « pragmatique », se réduit à des communautés, ce qui permet en quelque sorte d’évacuer les problèmes soulevés dans les deux autres branches du trilemme, mais ne les résout pas pour autant.
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Le libéralisme de la prudence : contribution à un minimalisme politiqueIl s’agit ici de présenter une version raffinée du libéralisme de la peur de Judith Shklar : le libéralisme de la prudence. Après en avoir brièvement présenté les grandes lignes et les principales faiblesses, j’esquisse les contours du libéralisme de la prudence et montre comment il réalise, mieux que libéralisme de la peur, le programme minimaliste poursuivi par Shklar. Je montre ensuite comment le libéralisme de la prudence nous permet de sortir du dilemme libéral posé par la tradition postrawlsienne : justifier le libéralisme sur des bases morales, au risque de le priver de neutralité, ou le justifier sur des bases réalistes hobbesiennes, au risque d’en faire l’otage des rapports de force changeants. Enfin, j’examine comme le principal défaut apparent du libéralisme de la prudence – à savoir son ascétisme programmatique – est en fait son principal mérite.
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Les Ateliers de l’ÉthiqueUniversité de MontréalUniversité de Montréal, 2008-05-19
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(Re)Inserting The Subjective “I” : Globalization, Neo-Liberalism & Student Agency In Post-Secondary EducationIn an increasingly globalized world, post-secondary education is being reduced to instrumental and economic ends; a significant effect of this is that student agency is undermined. Students are incited to perform neo-liberal values that subvert their willingness (and potentially their ability) to think of their post-secondary experience as anything other than professional training. Neo-liberal values do inhibit individuality and agency within a post-secondary context; however, from a Foucaultian perspective, the dominant discourse can never squelch the possibility of alternative discourses from emerging, thereby unhinging the seemingly cemented reality described above. In the first section of this paper, I will provide a theoretical overview of globalization, its relationship to neo-liberalism and how these have impacted post-secondary education. This overview will enable me to consider a very specific example of how neo-liberal ideology is being manifested in post-secondary classrooms: namely, the reluctance of pre-service teachers to use the first person singular pronoun in their research papers.De plus en plus, l'éducation post-secondaire est réduite à une fin instrumentale et économique. Un effet important de cette instrumentalisation est que la capacité d'agent (agency) des étudiants est compromise. Les élèves sont incités à adopter des valeurs néo-libérales qui mettent en échec leur volonté (et potentiellement leur capacité) de penser leur expérience post-secondaire comme autre chose qu'une formation professionnelle. Dans ce contexte post-secondaire, les valeurs néo-libérales refoulent l'individualité et la capacité d'agent; mais dans une perspective foucaldienne, le discours dominant n’est jamais figé, les discours alternatifs permettant de lever l'emprise d'une réalité qui peut apparaître cimenté. Dans la première section de cet article, je vais brosser un aperçu théorique de la mondialisation et de sa relation avec le néo-libéralisme, en particulier au niveau de ces impacts sur l'éducation post-secondaire. Cette vue d'ensemble me permettra d'étudier une manifestation très précise de l'idéologie néo-libérale dans les classes post-secondaire, à travers la réticence des enseignants du pré-service à utiliser la première personne du singulier dans leurs travaux de recherche.
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Transparency, Corruption, and Democratic InstitutionsThis essay examines some of the institutional arrangements that underlie corruption in democracy. It begins with a discussion of institutions as such, elaborating and extending some of John Searle’s remarks on the topic. It then turns to an examination of specifically democratic institutions; it draws here on Joshua Cohen’s recent Rousseau: A Free Community of Equals. One of the central concerns of Cohen’s Rousseau is how to arrange civic institutions so that they are able to perform their public functions without being easily abused by their members for individual gain. The view that Cohen sketches on behalf of Rousseau offers a clear framework for articulating institutional corruption in democracy. With this account of democratic institutions in place, the essay turns the discussion to the role of transparency in deterring institutional corruption. The basic thought here is perhaps unsurprising: to ensure that a democratic institution is serving its public function and not being manipulated for self-interested gain, its activities must be subject to public scrutiny, and so these activities must be transparent to the public. Saying this makes the role of transparency in a well-functioning democracy clear, but it does not settle how transparency is to be realized. The essay argues that transparency can be realized in a democracy only by an extra-governmental institution that has several of the familiar features of the press. If this is correct, it follows that in its design and in many, though not all, of its activities, WikiLeaks provides a contemporary example of such an institution.
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Liberal Democratic Institutions and the Damages of Political CorruptionThis article contributes to the debate concerning the identification of politically relevant cases of corruption in a democracy by sketching the basic traits of an original liberal theory of institutional corruption. We define this form of corruption as a deviation with respect to the role entrusted to people occupying certain institutional positions, which are crucial for the implementation of public rules, for private gain. In order to illustrate the damages that corrupt behaviour makes to liberal democratic institutions, we discuss the case of health care professionals’ abuse of their right to conscientious objection to abortion services. We show that the conscience clause can be instrumentally abused to sabotage democratically established public rules and thus exert undue private influence on their implementation. In this sense, from a liberal democratic perspective, institutional corruption is problematic because it is disruptive of such fundamental liberal ideals as the impartiality of public institutions and citizens’ political equality.
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Political Corruption as Deformities of TruthThis paper presents a conception of corruption informed by epistemic democratic theory. I first explain the view of corruption as a disease of the political body. Following this view, we have to consider the type of actions that debase a political entity of its constitutive principal in order to assess corruption. Accordingly, we need to consider what the constitutive principle of democracy is. This is the task I undertake in the second section where I explicate democratic legitimacy. I present democracy as a procedure of social inquiry about what ought to be done that includes epistemic and practical considerations. In the third section, I argue that the problem of corruption for a procedural conception of democracy is that the epistemic value of the procedure is diminished by corrupted agents’ lack of concern for truth. Corruption, according to this view, consists in two deformities of truth: lying and bullshit. These deformities corrupt since they conceal private interests under the guise of a concern for truth. In the fourth section, I discuss the difficulties a procedural account may face in formulating solutions to the problem of corruption.
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À quoi sert la conception institutionnelle de la corruption ?Mon objectif dans cet article est de mieux cerner les contours d’une conception institutionnelle de la corruption. Je tenterai de contribuer à ce programme de recherches sur la corruption institutionnelle d’une double façon. Premièrement, j’essaierai de clarifier le concept de « corruption institutionnelle » en mettant en lumière quatre de ses principales caractéristiques et certains de ses avantages. Deuxièmement, je tenterai d’exposer trois problèmes auxquels sont confrontés ses partisans : les problèmes de la portée, du faux-diagnostic et de l’essentialisme. Malgré la sympathie que j’ai pour cette approche, j’espère montrer qu’elle recèle certains points problématiques. Je tenterai essentiellement de montrer que les « institutionnalistes » risquent de faire de la corruption un concept normativement surchargé.
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Le libéralisme politique et le pluralisme des conceptions du juste. Jusqu’où peut aller la tolérance politique ?Cet article explore les conséquences pour le libéralisme politique de considérer l’existence d’un pluralisme raisonnable au sujet des différentes conceptions du juste. Comment une conception publique de la justice peut se développer malgré un désaccord raisonnable et profond sur les termes mêmes de cette justice ? En comparant le libertarisme, la justice comme équité et l’égalitarisme strict, il sera montré que les concepts fondamentaux de ces conceptions du juste sont essentiellement contestés. En guise de solution, deux conditions seront suggérées afin de faire en sorte que la conception publique de la justice en soit une de tolérance politique : premièrement, elle devra se baser sur une liste de droits minimaux reconnus par les différentes conceptions raisonnables du juste; et deuxièmement, si la conception publique de la justice a pour ambition de se développer au-delà du dénominateur commun, elle devra offrir des mesures compensatoires à ceux supportant des conceptions du juste plus restrictives. À certains égards, cette problématique et ces accommodements s’apparentent à ce qui est déjà proposé au sujet de multiculturalisme.
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Le Prince et le problème de la corruption : réflexions sur une aporie machiavélienneDans les études sur la corruption politique, on trouve fréquemment des retours au lieu commun que les problèmes d’abus de charge publique en vue d’un intérêt privé ne peuvent être réglés sans la magie du leadership (l’anglicisme malheureux s’impose ici), cette qualité énigmatique de commandement qui saurait mettre en place les dispositifs d’incitatifs, de surveillance et de contrôle nécessaires pour contrer les abus. Mais un tel argument mène à une aporie, car les études qui placent ainsi leur confiance dans cet énigmatique leadership sont également traversées par l’idée, aussi un lieu commun, que toute autorité qui n’est pas sujette à la surveillance et au contrôle aura tendance à être corrompue. Dans cet essai, je propose de lire Le Prince de Machiavel comme une méditation sur le paradoxe suivant : l’autorité du principe est à la fois la source de la purification politique et la cause principale de la corruption. Le Prince, souvent considéré comme un texte fondateur des « leadership ethics », sera mal compris s’il n’est pas lu à la lumière de la préoccupation centrale de Machiavel républicain : la corruption.
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Pluralisme et sécularisation : une critique de Charles TaylorLe présent article examine la façon dont Charles Taylor a entrepris de poser le problème politique de la sécularisation. Plus spécifiquement, nous voudrions montrer que, si son effort pour articuler une théorie de l’aménagement de la diversité morale et religieuse a certes contribué à critiquer les régimes rigides de la laïcité, Taylor accorde une prééminence incontestable à la liberté de conscience. Or, notre analyse entend démontrer que, selon cette vue, il n’y a pas de place pour l’autonomie religieuse. Notre hypothèse est qu’en présentant les conflits moraux et religieux comme des enjeux de justice, Taylor néglige l’important clivage existant entre, d’une part, les questions de reconnaissance reliées à la différence culturelle et, d’autre part, les revendications d’autorité exprimées par des groupes — et pas simplement des membres individuels — au sein de la sphère publique.
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Institutional Corruption and the Rule of LawThe literature contains two concepts of corruption which are often confused with one another: corruption as twisted character (pollution), and corruption as disloyalty. It also contains two sites for corruption: the corruption of individuals, and the corruption of entire institutions such as a state or a legislature.This paper first draws a clear distinction between the pollution and disloyalty concepts of corruption in the individual context, and then defends a conception of disloyalty corruption according to which the distinguishing feature is an agent who uses powers delegated to her from her principal as her own. Then, the paper shifts gears to the institutional context, arguing that the best account of institutional corruption in the extant literature is of the pollution kind. It then fills the remaining logical space by laying out a conception of institutional corruption as disloyalty and explaining its moral significance for the political legitimacy of a democracy.
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Individualist Biocentrism vs. Holism RevisitedWhile holist views such as ecocentrism have considerable intuitive appeal, arguing for the moral considerability of ecological wholes such as ecosystems has turned out to be a very difficult task. In the environmental ethics literature, individualist biocentrists have persuasively argued that individual organisms—but not ecological wholes—are properly regarded as having a good of their own . In this paper, I revisit those arguments and contend that they are fatally flawed. The paper proceeds in five parts. First, I consider some problems brought about by climate change for environmental conservation strategies and argue that these problems give us good pragmatic reasons to want a better account of the welfare of ecological wholes. Second, I describe the theoretical assumptions from normative ethics that form the background of the arguments against holism. Third, I review the arguments given by individualist biocentrists in favour of individualism over holism. Fourth, I review recent work in the philosophy of biology on the units of selection problem, work in medicine on the human biome, and work in evolutionary biology on epigenetics and endogenous viral elements. I show how these developments undermine both the individualist arguments described above as well as the distinction between individuals and wholes as it has been understood by individualists. Finally, I consider five possible theoretical responses to these problems.
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The Civic Duty to Report Crime and CorruptionIs the civic duty to report crime and corruption a genuine moral duty? After clarifying the nature of the duty, I consider a couple of negative answers to the question, and turn to an attractive and commonly held view, according to which this civic duty is a genuine moral duty. On this view, crime and corruption threaten political stability, and citizens have a moral duty to report crime and corruption to the government in order to help the government’s law enforcement efforts. The resulting duty is triply general in that it applies to everyone, everywhere, and covers all criminal and corrupt activity. In this paper, I challenge the general scope of this argument. I argue that that the civic duty to report crime and corruption to the authorities is much narrower than the government claims and people might think, for it only arises when the state (i) condemns genuine wrongdoing and serious ethical offenses as “crime” and “corruption,” and (ii) constitutes a dependable “disclosure recipient,” showing the will and power to hold wrongdoers accountable. I further defend a robust duty to directly report to the public—one that is weightier and wider than people usually assume. When condition (ii) fails to obtain, I submit, citizens are released of the duty to report crime and corruption to the authorities, but are bound to report to the public, even when the denunciation targets the government and is risky or illegal.
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Imaginer plus pour agir mieux. L’imagination en morale chez Carol Gilligan, Martha Nussbaum et Paul RicoeurDans leur réflexion sur le raisonnement moral, critique d’une approche rationaliste stricte, les théories du care et les philosophies travaillant à une compréhension enrichie de la raison pratique se sont attachées à mettre en valeur l’importance éthique qu’il y a à envisager la perspective de l’autre. Elles se sont concentrées à cette fin sur le travail de l’imagination. On montre ici que l’éthique du care de Gilligan, l’éthique de la narration de Nussbaum et l’éthique de la sollicitude ricoeurienne, quoique différentes, se renforcent mutuellement à partir d’une compréhension renouvelée du rôle de l’imagination dans la morale. Si l’enquête psychologique de Gilligan, la philosophie de la littérature chez Nussbaum et l’herméneutique du texte chez Ricoeur diffèrent, ces trois auteur.es ont en commun de ne pas se satisfaire des méfaits d’une rationalité instrumentale qui bride la créativité pratique des actrices morales et acteurs moraux. Il appartiendrait à l’imagination éthique de prendre la mesure de la complexité des situations morales et d’en suivre les variations subtiles, afin de prendre soin de formes de vies rendues invisibles ou d’existences vulnérables.
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Sur la symétrie présumée entre valeurs et préférencesComment pouvons-nous analyser des relations de valeur non standards, comme la parité axiologique, en termes d’attitudes appropriées? Wlodek Rabinowicz suggère que deux choses sont à parité si et seulement si il est à la fois permissible de préférer l’une à l’autre et permissible d’avoir la préférence contraire. Dans un article récent, Johan Gustafsson soutient toutefois que l’analyse de Rabinowicz viole un principe de symétrie entre valeurs et préférences, selon lequel il existe pour toute relation de valeur une relation de préférence correspondante (et vice-versa). À la lumière de ce principe, Gustafsson propose une analyse alternative, selon laquelle deux choses sont à parité si et seulement si il est requis d’entretenir ces choses en parité préférentielle. Dans cet article, j’examine en détail les arguments avancés par Gustafsson contre l’analyse de Rabinowicz et je montre qu’aucun d’eux n’est convaincant.