[Rapport mondial sur la corruption 2003] Asie du Sud

Abstract

"En 2001-2002, la lutte contre la corruption a représenté un enjeu majeur dans les politiques nationales de la plupart des États d’Asie du Sud, et ce malgré les incertitudes créées dans la région par les événements du 11 septembre, la guerre en Afghanistan, la menace nucléaire entre l’Inde et le Pakistan et les troubles internes au Népal et au Sri Lanka. Les effets combinés de la corruption, du crime et du terrorisme international ont mis à nu la mauvaise gouvernance dans une région qui abrite la plus forte concentration de pauvres au monde et qui est éprouvée par des conflits sectaires et ethniques. La corruption continue d’affecter chaque aspect de la vie économique et politique. En juillet 2001, le Premier ministre indien Atal Behari Vajpayee a démissionné au lendemain des scandales créés par les sociétés Tehelca.com et Unit Trust of India (UTI) et qui ont largement fait penser que « la démocratie en Inde était régie par la corruption1 ». En décembre 2001, le président du Pakistan Pervez Musharraf a concédé que la corruption avait « rongé la nation de l’intérieur comme des termites2 ». Les élections législatives tenues au Bangladesh en octobre 2001 et, deux mois plus tard, au Sri Lanka ont été dominées par des allégations de corruption tandis que l’insurrection au Népal ramenait encore la corruption sous les feux des projecteurs. La pression internationale, les crises budgétaires que connaissent tous les gouvernements d’Asie du Sud et la mobilisation croissante des organisations de la société civile ont obligé les dirigeants politiques réticents à lutter contre la corruption même si, pour cela, il faut adopter des comportements partisans ou imposer ce thème comme la nouvelle idéologie dominante comme c’est le cas au Pakistan et au Bangladesh. Les gouvernements d’Asie du Sud étaient bien disposés à adopter des mesures de lutte contre la corruption, mais encore faut-il que cette phase soit accompagnés d’une politique de mise en oeuvre effective.