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Acte et motivation dans la philosophie morale de SpinozaDans son œuvre maîtresse, l’Éthique, Spinoza a beaucoup à dire sur la vertu, la raison et le bonheur – en un mot, sur tous les grands thèmes de la philosophie morale. Il soutient également la thèse du caractère résolument égoïste de la motivation. Toute l’activité humaine dérive de l’effort de chacun pour persévérer dans son être et maximiser sa puissance. Cependant, même si Spinoza rejette l’évaluation morale de l’action en termes de « bien » ou de « mal », il croit en l’existence de critères normatifs permettant de juger les actions, selon qu’elles contribuent de fait à l’effort égoïste de l’agent. Toutefois, il ne s’ensuit pas que les motivations de l’agent jouent un quelconque rôle dans l’évaluation de l’action ou même dans celle de l’agent lui-même, principalement parce que tous les agents semblent avoir la même motivation fondamentale : leur propre intérêt. Dès lors, y a-t-il la moindre place, dans la philosophie de Spinoza, pour une discrimination entre des motivations plus ou moins « bonnes », ou pour leur prise en compte dans l’évaluation morale des actions ?
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Action et connaissanceCet article entend montrer qu’une enquête concernant les rapports entre intention et action doit se débarrasser de tout présupposé métaphysique visant à qualifier les contenus mentaux et doit plutôt s’interroger sur l’intention comme forme de description de l’action. Il s’agit donc de critiquer les tentatives d’explications de l’action attribuant notamment un rôle causal aux intentions. Cette critique passe par une remise en cause du dualisme cartésien et de son influence, mais aussi par une défense de la thèse wittgensteinienne du critère nécessairement public de reconnaissance des pensées, intentions, etc. L’analyse par Anscombe des différents usages du concept d’intention, la conduit à introduire l’idée que nous aurions, en un sens, une connaissance « sans observation » de nos propres intentions. Cet article essaie en dernier lieu d’élucider ce que pourrait être ce type de connaissance et en quoi il se distingue de la connaissance introspective.
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Agir dans l’angoisse ou par habitude ? La liberté de l’agent dans la philosophie existentialiste de SartreL’angoisse est une expérience de la liberté. Elle est angoisse devant l’avenir et angoisse devant le passé. L’être humain vit les possibilités d’agir comme séparées de lui par un néant. On pourrait alors penser que certaines actions ont acquis un statut d’habitude, que leur réitération est facilitée par l’expérience. Sartre ne pense pas l’habitude en tant que telle. Avec l’exemple du joueur invétéré qui essaie d’arrêter de jouer, cet article tente d’une part de montrer une limite de la conceptualisation sartrienne. D’autre part, en essayant de réinscrire cette analyse dans la perspective du projet originel, il s’agit de pointer vers la difficulté pour un agent de changer de projet. Il apparaît donc que l’exercice de la liberté est vertigineux mais pas absolu.
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Anatomie du sens moral : Hume et HutchesonLe présent article a pour objectif de mettre en évidence un aspect de l’influence de Francis Hutcheson sur la troisième partie du Traité de la Nature Humaine de David Hume, consacrée à la morale : Hume écrit, en effet, que l’être humain est doté d’un sens moral. Cependant, la distinction qu’il opère entre la philosophie de l’anatomiste et celle du peintre, dans cette œuvre, montre qu’il se refuse à suivre totalement l’exemple de Hutcheson. Hume compte bien, au contraire, approfondir et compléter une philosophie morale qu’il trouve encore superficielle chez son contemporain et même si cela implique de devoir toucher et réinterpréter les concepts clés de ce dernier. Pourtant, à y regarder de près, la notion de sympathie contribue, d’un certain point de vue, à rapprocher les deux philosophies. Le sens moral de Hume, dans le Traité, ne serait-il pas bien plus qu’une simple expression vide de contenu, comme on l’a trop souvent supposé ? Et que serait-il alors ? * (*) Si l’emploi de l’expression « sens moral » chez Hume n’est pas très fréquent, il ne faut pas, cependant, négliger de considérer le livre III (III, i, 2 et III, iii, 1 principalement) du Traité de la nature humaine comme une explication élaborée de son mode de fonctionnement, et de la manière dont on doit le comprendre.