La tentative de suicide par le feu : prise en charge initiale au centre des brûlés de Lille et discussion éthique
Author(s)
PASQUESOONE, LouiseKeywords
Suicide, feu, brûlure, chirurgie, éthique, Comportement suicidaire, Chirurgie plastique, Brûlures, Éthique médicale610
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http://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/c850efe8-65fb-4e83-ab68-464840996b28Abstract
Introduction. Les progrès réalisés récemment dans le traitement des brûlures étendues ont considérablement amélioré la survie de ces patients, au détriment de séquelles fonctionnelles etesthétiques parfois lourdes. La tentative de suicide par le feu engendre des brûlures massives autrefois incurables. Les décisions concernant la prise en charge initiale de cette population peuvent être difficiles
à prendre dans un contexte où le patient a cherché à mourir, et être inconsciemment influencées par le mode de brûlure. Dans la littérature, peu d’équipes ont partagé leur expérience sur cette problématique.
Cette étude évalue la prise en charge de ces patients et soulève les questions éthiques qui en découlent. Matériel et méthodes. Nous avons réalisé une étude rétrospective de 2009 à 2012 des patients ayant fait
une tentative de suicide par le feu (CAS) pris en charge dans le centre des brûlés de Lille. Les caractéristiques épidémiologiques et les modalités de prise en charge médicale et chirurgicale ont été
étudiées sur dossiers. Nous avons ensuite comparé la durée de survie, le délai de chirurgie et le délai de cicatrisation entre les CAS et des patients brûlés de façon accidentelle (TÉMOINS). Cette comparaison
a été possible après appariement sur l’âge et le pourcentage de surface brûlée totale. Les décisions de limitation ou d’arrêt des thérapeutiques actives ont été relevées pour ces deux populations.
Résultats. Notre population a inclus 30 patients. 79 % présentaient des antécédents psychiatriques notables et 59% des facteurs de risque de tentative de suicide. Les brûlures, qui atteignaient en moyenne
41 % de surface totale, ont été responsables de 37 % de mortalité. Elles ont relevé d’une prise en charge médicale et chirurgicale lourde avec une durée de cicatrisation moyenne de 50 jours. Nous n’avons pas
mis en évidence de différence significative entre les CAS et les TÉMOINS pour la durée de survie, le délai de chirurgie et le délai de cicatrisation. Mais les décisions d’arrêt ou de limitation des traitements
impliquant de la chirurgie et des techniques coûteuses innovantes ont semblé plus fréquentes lors d’une tentative de suicide par le feu.
Conclusion. Une réflexion éthique s’impose pour aider à la prise de décision et à la prise en charge des tentatives de suicide par le feu. Elle permet de placer au centre des objectifs des soignants l’intérêt du
patient, son autonomie de choix et les impératifs de justice imposés par la société. Lors d’une tentative de suicide, ces différentes grilles de lecture éthique s’opposent parfois et rendent complexes la prise de
décision. Des outils spécifiques sont proposés afin de faciliter la réflexion éthique des équipes de soins au centre des brûlés de Lille.
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Date
2013-10-04Type
Electronic Thesis or DissertationIdentifier
oai:UDSL2-repositoryOAI:UDSL2-workflow-1465http://pepite-depot.univ-lille2.fr/nuxeo/site/esupversions/c850efe8-65fb-4e83-ab68-464840996b28