ThéoRèmes : Enjeux des approches empiriques des religions
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ThéoRèmes (Enjeux des approches empiriques des religions) has as its vocation to propose original works in the sciences of religions, be it in anthropology, sociology, psychology or cognitive sciences, but which always have a reflexive scope. Published online and in free access, it presents the current research in the francophone university but also in English. ThéoRèmes - Revue scientifique à l'intersection des sciences des religions, de la philosophie de la religion et de l'épistémologie. ThéoRèmes publie des dossiers thématiques et des articles au fil de l'eau classés par catégories. ThéoRèmes a pour vocation de proposer des travaux originaux en sciences des religions, que ce soit en anthropologie, sociologie, psychologie ou sciences cognitives, mais qui toujours possèdent une portée réflexive. Publiée en ligne et en accès libre, elle présente les recherches en cours dans l'université francophone mais aussi de langue anglaise. Elle contribue, à ce titre, à la communication scientifique sur l'étude du religieux et représente une base de données et de rencontres théoriques.
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The Globethics library contains articles of Teología y Vida as of vol. 41(2000) to current.
Recent Submissions
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Construire une histoire de la prière. Logiques, position, réception et nécessaire dépassement de l’œuvre de BremondL’histoire de la prière demeure négligée et, en France au moins, toute réflexion visant à construire ce champ d’étude ne peut manquer de s’appuyer sur la monumentale Histoire littéraire du sentiment religieux d’Henri Bremond, du fait de ses apports méthodologiques novateurs, mais aussi parce que ses erreurs et insuffisances constituent elles-mêmes des enseignements. Une comparaison de cette somme avec les ouvrages, plutôt moins réussis, de Heiler et de Mauss révèle des convergences, complémentarités et oppositions, qui peuvent aujourd’hui être exploitées. La réception critique de Bremond par les historiens universitaires, l’article original de Certeau sur les gestes de la prière et le renouvellement des réflexions au début du xxie siècle ouvrent des horizons et permettent de formuler des propositions conceptuelles et méthodologiques.
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La prière : enjeux théoriques des pratiquesEn tant que pratique religieuse, la prière se révèle dans le monde contemporain comme profondément diverse : comme l’observait déjà Marcel Mauss, ses transformations ont accompagné la sécularisation des sociétés et l’individuation des croyances, et elle est restée au cœur des formes les plus traditionnelles de piété. Cette « plasticité » de la prière lui a souvent valu d’être considérée depuis bien des horizons disciplinaires comme pratique religieuse « par excellence », ou phénomène religie...
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Vertu métaéthique de la prière chez Iris MurdochÀ quoi bon prier si Dieu n’existe pas ? Iris Murdoch répond : à voir le Bien et se rendre capable de l’accomplir. En effet, quoique se présentant comme athée, la philosophie d’Iris Murdoch (tout comme sa littérature) accorde à la pratique de la prière une place prépondérante dans la conduite morale de nos vies. Cet article veut rendre raison d’un tel positionnement apparemment paradoxal, en explicitant son arrière-plan métaéthique : inscrite dans l’ontologie, l’épistémologie et la psychologie morales d’Iris Murdoch, une pratique de l’attention comme celle de la prière semble effectivement pouvoir s’avérer efficace, et occasionner la grâce d’un précieux éclaircissement moral.
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Attentio infima. Prière et attention virtuelle chez Thomas d’Aquin et Francisco SuárezCet article étudie le problème de l’attention oratoire tel qu’il a été formulé et transmis dans la théologie médiévale : si une attention continuelle est humainement impossible et si la dégradation de notre attention est inévitable, comment assurer la valeur morale et religieuse de la prière ? La notion d’attention virtuelle est une réponse à ce problème, permettant de penser une certaine permanence de l’attention au sein même des distractions. Dans ces pages, on se concentre sur la mise en place de cette notion chez Thomas d’Aquin et sur son développement plus systématique chez Francisco Suárez ; on étudie aussi comment cette notion a pu favoriser un laxisme moral ou au contraire soutenir une exigence de concentration et de constance.
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Diadoque de Photicé : l’invocation continue du nom de Jésus au prisme de la grâceDans cette présentation phénoménologique de la théologie anthropologique de Diadoque de Photicé, mon objectif premier est de montrer combien ce saint fut, selon la belle formulation de Jean Meyendorff, « l'un des grands popularisateurs de la spiritualité du désert dans le monde byzantin ». L’expérience spirituelle du goût de Dieu n’est en rien l’apanage d’un cercle d’initiés ni réservée aux moines, parfois idéalisés comme des athlètes de Dieu : c’est la vie tout entière selon l’esprit qui est en jeu, tout l’itinéraire de la foi au quotidien, et pas seulement un état de prière illuminé. C’est pourquoi Diadoque, aujourd’hui encore, peut intéresser. On comprend alors combien pour Diadoque ce chemin expérimental et expérientiel de la vie humaine ne distingue plus, à terme, grâce divine et effort humain. Non qu’il faille confondre les parts respectives de Dieu et de l’humain, mais parce que, comme on le verra, la grâce étant donnée à l’homme dès le baptême, elle se met à opérer de plus en plus, à mesure que l’être humain pratique, fait exercice (askesis), effort (epimeleia), à savoir entre toujours plus, et toujours mieux surtout, dans l’invocation du nom de Jésus. Ainsi, grâce divine et effort humain, œuvrant ensemble, entrent spontanément dans une sorte de danse où ils deviennent à mesure un en deux.
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La tolérance ecclésiastique au prisme du gallicanisme (1551-1563)En réponse à l’introduction de la Réforme en France, constituant un traumatisme pour le pouvoir royal et le personnel ecclésiastique, le gallicanisme a pu servir à des projets de conciliation témoignant de l’attitude de tolérance ecclésiastique dans le sens qui est le sien au xvie siècle. C’est alors l’occasion de repenser les interactions entre le roi et l’Église, mais également la définition de la chrétienté. En effet, la tolérance ecclésiastique semble soutenir des prétentions d’autonomie de l’Église gallicane comme solution au schisme. Ce qui doit alors primer, c’est l’intégrité religieuse du royaume. Toutefois, ces projets vont avorter, notamment en raison de la clôture du concile de Trente.
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La tolérance ecclésiastiqueThéoRèmesAssociation de la revue ThéoRèmes, 2024-04-18
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Tolérer et Punir. La séparation du péché et du crime est-elle une manifestation de la tolérance ecclésiastique ?Le discours des canonistes sur les sanctions illustre une forme sous-estimée d’acceptation de l’altérité au nom de la charité. Il y a bien une tolérance ecclésiastique qui conduit le magistère à limiter le champ de la normativité pénale pour des raisons théologiques et pastorales. Le travail de distinction du péché et du crime, bien connu des canonistes, est justifié moins par un recours à des décrétales ou des décisions des conciles que par un retour aux discours des Pères de l’Église. La définition du droit canonique moderne de la notion de crime prend directement racine dans un texte d’Augustin. Issue de la querelle donatiste, il est question, selon cette approche, de tolérer l’ivraie.
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La tolérance ecclésiastique : position et définition d’un concept moderneOn considère souvent, non sans raison d’ailleurs, que la tolérance est un des paradigmes de la modernité occidentale. En effet, il y a un « concept spécifiquement moderne » de tolérance qui s’élabore progressivement dans le contexte particulier de la Réforme et de l’éclatement confessionnel du xvie siècle : la « coexistence civile » est le modus vivendi qui a été trouvé après moults débats pour mettre fin aux terribles guerres de religion entre catholiques et protestants. Tolerantia subit un...
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Les Réflexions de l’abbé Baudrand : la dénonciation du tolérantismeBarthélemy Baudrand (1701 – 1787) est un théologien et écrivain jésuite. Un ouvrage est souvent cité et associé à l’abbé : les Réflexions sur le tolérantisme qui est en réalité un extrait de L’Âme affermie dans la foi. Dans cette partie de l’ouvrage qui a été diffusée séparément, l’abbé s’oppose, comme le reste de l’apologétique catholique, à l’émergence d’un « système du tolérantisme », c’est-à-dire d’une tolérance excessive, civile et ecclésiastique, qui rassemble les « ennemis de Dieu » et qui tend vers l’indifférence destructrice de la religion chrétienne. À l’inverse, cela le mène à réhabiliter une certaine intolérance religieuse et ecclésiastique.
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La tolérance ecclésiastique : position et définition d’un concept moderneOn considère souvent, non sans raison d’ailleurs, que la tolérance est un des paradigmes de la modernité occidentale. En effet, il y a un « concept spécifiquement moderne » de tolérance qui s’élabore progressivement dans le contexte particulier de la Réforme et de l’éclatement confessionnel du xvie siècle : la « coexistence civile » est le modus vivendi qui a été trouvé après moults débats pour mettre fin aux terribles guerres de religion entre catholiques et protestants. Tolerantia subit un...
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Entre intolérance théologique et tolérance universelle : le clergé patriote et la tolérance ecclésiastique (1789-1793)Si le clergé réfractaire hostile aux réformes ecclésiastiques de la Constituante rejette nettement la tolérance ecclésiastique, les positions du clergé constitutionnel couvrent sur ce point un spectre beaucoup plus large. L’article se propose d’examiner les positions adoptées par les évêques constitutionnels en mettant en évidence leurs soubassements ecclésiologiques : à l’acceptation de la tolérance ecclésiastique correspond en effet une remise en cause parfois radicale de la conception de l’Église comme société parfaite capable de se régir par ses propres lois.
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Quelle place pour la tolérance ecclésiastique dans la doctrine lockienne ?L’originalité théorique de la position de John Locke concernant sa doctrine de la tolérance conduit le philosophe d’une part à soulever le droit à exister pour des « Églises particulières » et d’autre part à ériger le processus de conviction au-dessus du contenu intrinsèque de toute croyance. Dans le raisonnement du philosophe, l’Église n’est jamais rendue superflue, car seule la pratique cultuelle démontre la sincérité de toute démarche spirituelle. En revanche, il réfute les postulats de l’autorité cléricale sur la vérité en matière de foi puisque Dieu n’aurait prescrit aucun modèle. Pourtant, la tension entre foi et connaissance se trouve amoindrie par la démonstration lockienne selon laquelle les consciences, bien que et parce que faibles, ne doivent jamais être violentées.
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Le droit des archevêques Borromée et l’expérience notoire : comment fonder l’usage sur un acte de foi ?Le droit de l’Église de Milan moderne est à la fois postulé et expérimental. Juste après Trente, Charles Borromée exerce les droits « immémoriaux » de l’archevêché sans les démontrer. Ses successeurs interprètent ses coups de force en coutume, en mettant en avant la notoriété de l’action de l’archevêque, donc le consensus populaire, alors que cet argument s’estompe dans la doctrine canonique. Mais l’expérience commune ne vaut que pour confirmer l’intuition et l’action de saint Charles. Un tel raisonnement justifie en 1620 le port d’armes par les sbires de l’archevêque, témoignages à l’appui : pour quelle efficacité narrative et juridique ?
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1245 — Année canoniqueL’année 1245 constitue le sommet du droit canonique médiéval. Un pape-juriste, Innocent IV, affirme au concile œcuménique de Lyon le prestige de ce droit et de ces professeurs. Cette affirmation explicite du droit canonique comme science ecclésiastique du pouvoir se replace dans le développement du droit commun dans les universités italiennes et les rivalités qui opposent droit romain, droit canonique et théologie. Innocent IV a ainsi œuvré pour promouvoir la figure du juriste dans l’Église. Il a aussi proposé une ecclésiologie singulière qui verrait le monde s’organiser autour d’une religion universelle du droit naturel.
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Le droit : une approche empirique de la religion ?Le présent dossier est issu d’une collaboration de plusieurs années entre le directeur, Frédéric Gabriel, et les différents auteurs des articles. Il répond à un programme de recherche qui avait été présenté comme suit : La revue ThéoRèmes entend se concentrer sur l’expérience comme vecteur de compréhension des religions, dans toute la richesse des disciplines que son texte de présentation mentionne : sociologie, histoire, anthropologie, psychologie ou sciences cognitives. Qu’en est-il du droi...
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Popular Ecclesiology in the Pre-Reformation : Reading the Pattern of Recourse to Church CourtsÉtudier le recours aux tribunaux ecclésiastiques éclaire comment les chrétiens tardo-médiévaux pensaient l’Église. Le choix de défendeurs, de crimes et de sanctions leur a permis de définir les critères d’appartenance à la communauté. Dans le cas de l’excommunication pour dettes, le recours à des excommunications procédurales annoncées du jubé pendant le prône facilitait l’exclusion des débiteurs des communautés sacramentelle et économique. Ne pas payer les dettes était un acte contre charité parce qu’on a eu de la peine à distinguer les deux communautés – au moins jusque vers 1500.
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Le droit romain a-t-il isolé les Juifs dans un statut privilégié ? (ive - ve siècles)Pendant l’Empire romain, aux ive et ve siècles, les Juifs ont réclamé et parfois obtenu des privilèges d’immunité leur permettant d’échapper à leurs charges civiques et impériales. Ils ont également demandé des privilèges écartant les solutions du droit commun lorsque celles-ci heurtaient leurs propres lois. C’est cette attitude qui les aurait, selon certains, progressivement constitués en un groupe religieux privilégié situé en marge de la communauté civique. Mais nous contestons que les privilèges aient pu jouer un rôle dans la marginalisation juridique des Juifs, l’im-munitas ne constituant pas nécessairement, contrairement à ce que sous-entend l’étymologie, le négatif de la com-munitas.