Abstract
Résumé Résumé : La pluralité des croyances dans une société multiculturelle conduit-elle inévitablement à l’intolérance ? À partir de l’analyse des conflits moraux, David Wong propose une autre attitude : celle de l’“accommodation”. À quelles conditions, d’abord, est-il possible de parler de conflit moral ? À l’intérieur d’une même société, croyances et principes moraux sont assez largement partagés et les oppositions n’apparaissent qu’à la marge ou dans l’appréciation de la façon dont il faut appliquer les principes. Souvent, on reconnaît qu’autrui développe des positions que l’on aurait pu développer soi-même – seulement, dans ces circonstances-ci, on n’a pas fait les mêmes choix : être attaché à l’idée de “raison commune” ne doit pas impliquer que l’on fasse tous tout le temps les mêmes choix. L’accommodation peut ainsi être en elle-même une fin morale : se montrer prêt à vivre avec les autres malgré des différences morales. Pour sortir d’une situation de conflit, alors, plutôt que de savoir qui a tort ou qui a raison, ne vaut-il pas mieux recourir à l’“arbitrage” qui vise la réconciliation plus que l’unité des pensées ? On peut bien sûr s’inscrire dans une autre tradition qui soumettrait la réconciliation à la reconnaissance et l’acceptation d’une “règle” commune. Mais le principe de l’accommodation présente cet avantage de pouvoir être appliqué même si la divergence sur les principes est irréductible ; il est par ailleurs difficile d’accorder une grande valeur morale à l’accentuation des désaccords. L’analyse du cas du Japon montre qu’en fait les sociétés (ré)agissent bien de cette façon.Date
2001Identifier
oai:cairn.info:TELE_020_0121https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=TELE_020_0121