Abstract
Après avoir souligné un double affaissement – intra-théologique et public – de l’éthique théologique, le premier étant lié à une figure désubstantialisée du christianisme, le deuxième à une laïcité exsangue, l’article présente le dilemme auquel l’éthique théologique se trouverait aujourd’hui confrontée : ou bien se mettre au service des stratégies rationnelles en abandonnant toute ambition d’autonomie théologique (une stratégie que l’on pourrait qualifier de tillichienne) ou bien baliser une vision purement narrative et identitaire de la morale des chrétiens (une stratégie hauerwassienne). À partir de la proposition de J.-M. Ferry de la nécessité d’une Aufklärung religieuse, l’article détaille quatre défis pour l’éthique théologique aujourd’hui : renouveler la théologie spéculative (contre la pauvreté de la théologie et de l’éthique théologique contemporaines), intensifier la réflexion éthique normative (en récupérant le lien entre vérité universelle et singularité concrète du sujet), déployer l’anthropologie (en vue d’une subjectivité ouverte et relationnelle), imaginer la pratique (afin de rendre à l’éthique théologique sa concrétisation, et cela au triple niveau de l’individu comme personne, de l’Église comme communauté et de la société comme imagination symbolique).Date
2016Identifier
oai:cairn.info:RETM_291_0053https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RETM_291_0053