Quelle responsabilité dans la gouvernance centrale des groupes de banques mutualistes ?
Author(s)
Malherbe, DenisKeywords
ethiqueresponsabilité
gouvernance
banques mutualistes
imaginaire managérial
ethics
responsability
corporate governance
mutual banks
managerial imagination
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Traditionnellement implantées dans la banque de détail, les groupes de banques mutualistes français ont renforcé leur présence dans les métiers internationalisés de la finance de marché durant la dernière décennie. Deux d’entre eux, les groupes Caisse d’Epargne et Banque Populaire sont durement touchés par la crise financière au travers de Natixis, leur banque commune de financement et d’investissement créée en 2006, au point d’être contraints de fusionner sous le contrôle direct de l’État (2009-2010). Ces difficultés soulèvent des questions éthiques autour de la responsabilité dans la gouvernance centrale des groupes bancaires mutualistes. Les principes mutualistes de souveraineté sociétariale sont mis en tension par les pratiques de mimétisme sectoriel à la tête des organes centraux et de leurs filiales financières (sophistication des activités, professionnalisation poussée, formes actionnariales). Tandis que dans ces groupes, les banques coopératives s’efforcent de valoriser l’image d’une gouvernance partenariale associant managers et représentants des sociétaires, les structures centrales évoluent vers une formule hybride de gouvernance actionnariale où prédomine une vision technique et politique. Ces évolutions récentes sont étudiées au travers d’une approche narrative de documents institutionnels et publics. Par induction, cette exploration conduit à interroger l’influence d’un imaginaire technocratique sur la conception de la responsabilité managériale au sommet de groupes bancaires se réclamant de l’économie sociale et solidaire.Historically operating in retail banking, the French groups of mutual banks have become more and more present in the globalized business of capital markets during the last decade. Two of them (groupes Caisse d’Epargne et Banque Populaire) were hit so strongly by the financial crisis through the channel of Natixis, their joint CIB (established in 2006) that the French government directly forced them to a merger (2009-2010). Such difficulties raise ethical questions around the accountability in the corporate governance at the head of these mutual banking groups. The principles of membership sovereignty are put in tension by the practices of professional mimicry at the head of the central organs and of their financial subsidiaries (sophisticated operations, professionalization push, shift to shareholder forms). Whereas the regional banks of these groups have tried hard to value the image of a partnership governance which associates managers and representatives of their members, the central structures have evolved towards a crossed model of shareholder governance, characterized by a technical and political vision. These recent evolutions are studied through a narrative approach of institutional and public documents. By induction, this exploration leads to question the influence of a technocratic imagination on the representations of the executive responsibility at the top of banking groups which are referring to the values of a voluntary and joint membership.
Date
2012Identifier
oai:cairn.info:HUME_308_0017http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=HUME_308_0017