Keywords
aca-fancommunautés de fans
éthique de la recherche
méthodologie
observation participante
aca-fan
fan communities
methodology
participant observation
research ethics
Full record
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http://rfsic.revues.org/1651Abstract
Depuis les travaux fondateurs d’Henry Jenkins, l’étude des communautés de fans prend son essor dans le monde anglo-saxon, et plus récemment en France. Les chercheurs qui souhaitent s’y atteler sont toutefois confrontés à un problème fondamental qui n’est pas sans rappeler les dilemmes rencontrés en ethnologie : comment concilier distance critique et intégration suffisante dans la communauté pour recueillir des informations fiables ? Ce problème entraîne l’émergence d’une catégorie particulière de chercheurs, appelés « aca-fans ». Cette posture de recherche soulève un grand nombre de questions, tant théoriques et éthiques que pratiques. Il ne s’agit pas uniquement pour un universitaire de revendiquer son appartenance à une communauté de fans pour pouvoir y pénétrer ; à l’inverse, même les fans les plus érudits n’ont pas d’emblée une légitimité académique par rapport à l’analyse de leur communauté, ce qui exige un travail complexe de conciliation de ces deux points de vue. Bien que fans et chercheurs appartiennent souvent à la même culture, leurs discours ne sont pas équivalents, dans la mesure où le chercheur doit conserver la neutralité liée à un raisonnement anthropologique sur la communauté qu’il étudie, qu’il en fasse partie ou non. Par ailleurs, l’étude des communautés de fans ne doit pas être synonyme d’appropriation pure et simple, au mépris des attentes éventuelles des fans eux-mêmes, qui pourraient légitimement vouloir conserver un droit de regard sur la manière dont leurs pratiques sont décrites et utilisées. Enfin, l’aca-fan doit réfléchir aux modalités pratiques de sa recherche, aux domaines étudiés et aux représentations existantes de la communauté. Cet article vise à synthétiser ces questions et à proposer une conceptualisation théorique et méthodologique du rôle de l’aca-fan.Since Henry Jenkins’s seminal works, the study of fan communities has been developing in the English-speaking world, and more recently in France. However, it confronts scholars with a basic problem, reminiscent of dilemmas encountered by ethnologists: how can one reconcile critical distance with being sufficiently immersed within a given community to gather reliable information? This problem has led to the emergence of a particular category of scholars, referred to as “aca-fans”, a scholarly positioning which raises a number of theoretical, ethical and practical questions. It is not enough for an academic to identify as a member of a fan community to penetrate it; conversely, even the most erudite fans do not implicitly have an academic legitimacy regarding the analysis of their community. Consequently, reconciling both points of view is complex but necessary work. Although fans and academics are often part of the same broader culture, their discourses are not equivalent, given that academics need to retain an anthropological neutrality on the community they study, whether they are part of it or not. Furthermore, the study of fan communities cannot be synonymous with outright appropriation, regardless of the expectations of the fans themselves, who might legitimately wish to have their say on the way their practices are described and used. Finally, aca-fans need to consider the practical modalities of their research, the fields studied and the existing representations of the community they study. This paper aims to synthesise those questions, and to propose a theoretical and methodological conception of the aca-fan’s role.
Date
2015-10-05Type
info:eu-repo/semantics/articleIdentifier
oai:revues.org:rfsic/1651urn:doi:10.4000/rfsic.1651
http://rfsic.revues.org/1651