La concurrence comme défi à l’éthique des affaires : quand les relations sociales sont en jeu
Online Access
http://ethiquepublique.revues.org/2681Abstract
La concurrence n’est pas seulement un mécanisme anonyme de régulation des échanges ; elle est, peut-être avant tout, un mode de relation sociale, que l’emprise croissante de la « logique des affaires » a mis au centre de nos existences. Cet article tente de repérer les enjeux éthiques de la concurrence en montrant quels défis profonds une éthique des affaires digne de ce nom, c’est-à-dire soucieuse des relations sociales en général, devra tôt ou tard relever. Pour mener à bien ce projet, nous nous demandons dans quelles conditions la concurrence peut être un principe d’organisation sociale juste. Dans la cadre relativement abstrait d’une course entre individus, nous montrons que la concurrence ne peut être juste que sous des conditions très restrictives. Ensuite, nous essayons de généraliser cette analyse en discutant deux scénarios plus réalistes : d’abord la concurrence entre individus artisans, ensuite la concurrence entre entreprises capitalistes. Les conditions d’une concurrence juste s’avèrent alors de plus en plus difficiles à satisfaire. N’est-ce pas là une raisons suffisante pour se demander s’il n’existe aucun mode alternatif d’organiser notre vie en commun ?Competition is not only an anonymous mechanism for regulating exchanges. It is – perhaps first and foremost – a mode of social relation, and one which the extension of the “business logic” has increasingly placed at the core of our lives. This article attempts to delineate the ethical issues underlying competition by showing which challenges a proper business ethics – that is, one which cares about overall social relations – will sooner or later have to face up to. In order to do this, we ask ourselves under which conditions competition can be a fair principle of social organization. We investigate this issue first within a relatively abstract setting where individuals enter a race, and we show that such a simple competition can only be fair under very restrictive conditions. We then attempt to generalize our analysis through the discussion of two more realistic scenarios: first, competition between individual craftsmen ; second, actual capitalist competition between firms. The conditions for a fair competition turn out to be increasingly difficult to fulfill. This prompts us to ask whether there might not be an alternative way of organizing our collective lives.
Date
2016-11-26Type
info:eu-repo/semantics/articleIdentifier
oai:revues.org:ethiquepublique/2681urn:doi:10.4000/ethiquepublique.2681
http://ethiquepublique.revues.org/2681