Réseaux numériques et pratiques de soi : le cas des communautés « Ana-mia ». Réinterroger l’articulation du droit et de l’éthique
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http://ethiquepublique.revues.org/1295Abstract
Par les réseaux sociaux numériques, les individus accèdent à des formes élargies de rapport à soi. Toutefois, les communautés qui se constituent en ligne représentent des formes particulières de sociabilité qui ne sont pas dissociables d’une économie des affects qui se propage dans nos sociétés de consommation. C’est ce que nous nous attachons à montrer dans la présente contribution, en nous basant sur une recherche en cours sur les communautés en ligne qui prônent les bienfaits de l’anorexie et de boulimie (« pro-ana » et « pro-mia », dans le jargon d’Internet). Dans un tel contexte, nous avons affaire à des formes de socialisation qui atténuent la dimension désocialisante des pratiques alimentaires qui sont en jeu. Intervenant sur les processus de subjectivation, les réseaux sociaux amènent alors le chercheur à se poser des questions d’un point de vue autant juridique qu’éthique.Digital social networks provide individuals with access to broader forms of relationship to the self. However, communities that develop online constitute specific forms of sociability that cannot be dissociated from the economy of affects that is spreading within our consumer societies. The present article strives to demonstrate this based on research under way on online communities that laud the benefits of anorexia and bulimia (“pro-ana” and “pro-mia” communities, in Internet speak). This context presents us with forms of socialization that diminish the desocializing aspect of the eating habits concerned. The fact that social networks play a role in the subjectification process is prompting researchers to ask questions of a legal as well as an ethical nature.
Date
2014-05-05Type
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oai:revues.org:ethiquepublique/1295urn:doi:10.4000/ethiquepublique.1295
http://ethiquepublique.revues.org/1295