La réforme du mode de scrutin : l’unanimité des partis est-elle indispensable ?
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http://ethiquepublique.revues.org/1976Abstract
On soutient parfois que le mode de scrutin en vigueur au Québec ne peut être modifié que si tous les partis sont d’accord pour le faire. L’auteur estime que cette « doctrine du consensus » est sans fondement en droit comme en pratique. En droit, aucune disposition constitutionnelle n’exige l’unanimité pour une telle réforme. Et la pratique, au pays comme à l’étranger, n’accrédite pas non plus cette théorie, puisque bon nombre de réformes ont été adoptées par le passé en dépit de l’opposition de partis minoritaires. On ne peut donc soutenir l’existence d’une quelconque convention constitutionnelle voulant que l’unanimité des partis soit communément jugée indispensable en ce domaine même si le droit positif ne l’exige pas. Finalement, sur un plan purement éthique, on suggère que l’unanimité en ce domaine conduirait à l’immobilisme, puisque les partis favorisés par un statu quo injuste, même minoritaires, pourraient indéfiniment torpiller toute réforme.This article examines critically the so-called “consensus doctrine”, whereby electoral system changes could be brought in Québec only with the concurrence of all parties in the Assembly. Both in law and in practice, this doctrine is without any foundation. No constitutional provision requires unanimity for a reform of that nature. Looking at earlier practice followed in Quebec for amending electoral legislation, and in other Canadian provinces for changing the electoral system, we find numerous instances of reforms that were passed without the concurrence of the opposition. It cannot be held therefore that some constitutional convention has emerged to the effect that a consensus is required in this area even in the absence of a formal constitutional provision demanding the concurrence of all parties. Such findings square with the practice followed earlier in other major Westminster-style democracies, and in other democracies as well. Finally, from a pure ethical perspective, it is argued that requiring unanimity in this field would lead to deadlock because those parties that derive unfair advantages from the status quo would be empowered to veto any change indefinitely.
Date
2015-11-12Type
info:eu-repo/semantics/articleIdentifier
oai:revues.org:ethiquepublique/1976urn:doi:10.4000/ethiquepublique.1976
http://ethiquepublique.revues.org/1976