Les multinationales et l’impasse du développement par la croissance
Keywords
aide publique au développement (APD)développement durable
éthique des affaires
responsabilité sociétale des entreprises (RSE)
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http://ethiquepublique.revues.org/1213Abstract
Dans les années 1990, le concept d’entreprise citoyenne traduisait l’engagement des entreprises à s’acquitter de leurs impôts tout en menant des actions philanthropiques pour les communautés proches de leurs sites d’implantation. Depuis quelques années, cet engagement veut s’inscrire dans le champ du développement durable. Les entreprises emboîtent ainsi le pas aux pays donateurs d’aide et aux organisations internationales d’aide au développement, fortement engagées en faveur d’un développement durable, mais continuent de promouvoir la croissance économique comme une nécessité absolue. Nous analysons différentes formes de contribution, par les investissements et les impôts, par l’emploi, par l’utilité sociale des biens et des services produits, par l’action socioéconomique locale. Nous soutenons que ces différentes formes de contribution des multinationales, inspirées par une perspective éthique instrumentale, sont restées largement dominées par le paradigme de la croissance érigée en progrès intrinsèque, alors que diverses projections à moyen terme confirment la dégradation irréversible des écosystèmes et que des études montrent la corrélation entre l'augmentation du PIB par habitant et la consommation énergétique par habitant. D’où la nécessité d’un changement de paradigme en vue d’un bien-être sans croissance, ou avec une faible croissance, tant du point de vue des entreprises que de celui des pouvoirs publics, avec l’appui de la société civile.In the 1990s, the concept of corporate citizenship reflected businesses’ commitment to pay taxes while engaging in philanthropic actions for local communities. Over the past few years, there has been a desire to align this commitment with sustainable development. Businesses are following the path laid out by development financial institutions, which, while strongly positioned for sustainable development, continue to promote economic growth as an absolute necessity. We support the idea that different forms of contribution by multinationals, inspired by an instrumental ethics perspective, have remained largely dominated by the paradigm of growth held up as progress per se, even though various medium-term projections confirm the irreversible degradation of ecosystems. Consequently, there needs to be a complete paradigm shift toward well-being without growth, from the standpoint of both companies and public authorities, with the support of civil society.
Date
2014-05-05Type
info:eu-repo/semantics/articleIdentifier
oai:revues.org:ethiquepublique/1213urn:doi:10.4000/ethiquepublique.1213
http://ethiquepublique.revues.org/1213