Author(s)
Hutson, RichardKeywords
WesternWilliam S. Hart
mélodrame
individualisme
« Femme Nouvelle »
Amérique victorienne
protestantisme
féminisation
Western film
William S. Hart
melodrama
individualism
New Woman
Victorian America
Protestantism
feminization
Full record
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Cet article examine Hell’s Hinges (1916), un « classique » du western signé William S. Hart, dans le contexte culturel de l’ère progressiste. Une analyse détaillée de l’intrigue et des personnages montre que le film devrait plutôt être qualifié de mélodrame, genre dont le cadre est généralement la grande ville. Corrompue par l’alcool et par la prostitution, la bourgade du Far West dépeinte par Hart ressemble à la jungle urbaine que de nombreux réformateurs progressistes espéraient pouvoir moraliser. Si le film se conclut dans un déchaînement de violence vengeresse digne de l’Ancien Testament, répondant ainsi aux attentes d’un public populaire et ouvrier, il n’en reflète pas moins l’atmosphère particulièrement complexe de l’Amérique progressiste, mélange de moralisme protestant et d’enthousiasme pour des réformes concrètes. La relation chiasmique entre les quatre principaux personnages (Blaze le « méchant-gentil », Robert le pasteur efféminé, sa sœur Faith, véritable figure rédemptrice, et Dolly, fille de saloon tentatrice) offre une image pertinente de l’instabilité des codes moraux et culturels d’une époque où la féminisation de la culture religieuse, l’émergence de la « Nouvelle Femme » et la réaffirmation de l’individualisme masculin semblaient redéfinir l’Amérique victorienne.This paper examines William S. Hart’s “classic” Western, Hell’ Hinges (1916), in the cultural context of the Progressive Era. A close analysis of the movie’s storyline and characters reveals that Hell’s Hinges can be more accurately labeled a melodrama, a genre which takes big city life as its usual background. Plagued with alcohol and prostitution, the small western town depicted in Hart’s movie resembles the urban jungle many Progressive reformers were determined to moralize. Although the movie ends in a spectacular display of Old Testament vengeance, as was appropriate for the popular, mainly working class audience of the time, it also reflects the complexity of the peculiar spirit of Progressive America, which combined a strong Protestant moral view and more practical reform urges. The chiastic structure of the relations between the main characters (Blaze as the "good badman," Robert as the over-feminized clergyman, his sister Faith as the true redeemer, and Dolly the saloon girl as the temptress) provides a relevant illustration of the shifting moral and cultural codes of the early twentieth century, as the feminization of religious culture, the rise of the New Woman and a reaffirmation of masculine individualism seemed to redefine Victorian America.
Date
2010Identifier
oai:cairn.info:RFEA_122_0059http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=RFEA_122_0059