L’implantation des monastères féminins sur la Dorsale : un choix délibéré de « Contre-Réforme » ?

Abstract

La zone d’entre-deux que constitue la Dorsale catholique semble avoir été un territoire très prisé par les nouvelles communautés féminines apparues après le Concile de Trente. Malgré un contexte particulièrement défavorable, de nombreuses communautés ont en effet choisi cette bande de terre ravagée par la Guerre de Trente Ans pour y multiplier leurs établissements. Ce phénomène résulte-t-il d’une politique d’expansion délibérée et concertée ou n’est-il que le fruit du hasard et des circonstances ? Traduit-il une volonté de conquête ou de reconquête d’espaces menacés ou perdus ou, plus pacifiquement, d’une nouvelle campagne d’évangélisation ? On examinera, dans un premier temps, les arguments avancés par les intéressées au moment de leur arrivée dans chacune des localités où elles espèrent pouvoir fonder et où il importe de se faire admettre par les autorités compétentes. On analysera ensuite la relecture que les générations suivantes feront de ces temps de fondation dans les innombrables récits qui en font mention. On tentera alors de voir alors s’il en émerge une réinterprétation marquée ou non par l’esprit d’une certaine Contre-Réforme. L’enquête portera ici plus spécialement sur les témoignages d’annonciades célestes, de sépulcrines et de bénédictines réformées que l’on confrontera avec ceux des visitandines.

Peer reviewed