Approche anthropologique de la pratique diagnostique du « trouble de l’identité de genre »
Author(s)
Hérault, LaurenceContributor(s)
Institut d'ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative (IDEMEC)Aix-Marseille Université (AMU) - Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) - Université de Provence - Aix-Marseille 1
Keywords
Gender identity disorderTranssexualism
gender dysphoria
gender identity
gender
diagnosis
transgender identity
transsexuality
transgender
sex change
Trouble de l’identité de genre
Transsexualisme
Dysphorie de genre
Identité de genre
identité sexuée
genre
diagnostic
transidentité
transsexualité
transgenre
[SHS.ANTHRO-SE] Humanities and Social Sciences/Social Anthropology and ethnology
Full record
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https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01243869/file/2015%20Approche%20anthropologique%20de%20la%20pratique%20diagnostique%20du%20TIG.pdf
Abstract
International audienceThe gender identity disorder (GID), such as defined by the DSM, is usually used by french psychiatrists to take care of trans people in specialized hospital teams. The paper question this diagnostic process in a context where the GID is object of debates and controversies and where the pathological characterization of the transgender experience is questionned. METHODS.From an ethnographic fieldwork realized between 2005 and 2008 in a french hospital, the paper focus on the use of GID in the psychiatric consultation trying to show what it imposes and proposes both to doctors and consultants. First of all, it is suggested not using the term autodiagnosis to define consultants discourse but hold what they exactly said in the first consultation. RESULTSThree modes of declaration have been found : declarations of identity, declarations of situation and declarations of intent. The paper show how they are put in test in the psychiatric investigation. In this diagnosis process, the gender identity is seen as subjective but in a version of mental interiory in conformity with the classic western version of gender identity which see gender as a property of the person. DISCUSSION.This way of taking care is not as productive as psychiatrists imagine it is. If most of them are attached to the diagnosis of GID, it is because they see it as the only way to protect against an inappropriate transitioning. Nevertheless, it is not sure wether it is the diagnosis wich can do this as the conclusion of the paper suggests it.
Le trouble de l’identité de genre, tel que défini par le DSM, est utilisé couramment par les psychiatres français pour la prise en charge des personnes trans dans les équipes hospitalières spécialisées. L’objectif de l’article est d’interroger cette procédure diagnostique dans un contexte où le TIG est objet de débats et de controverses et où la caractérisation pathologique de l’expérience transgenre est questionnée. METHODE.A partir d’une enquête ethnographique de terrain effectuée entre 2005 et 2008 auprès d’une équipe hospitalière spécialisée, l’article se centre sur l’usage du TIG dans la consultation psychiatrique en essayant de saisir ce qu’il impose et propose à toutes les personnes concernées, médecins et consultants, et ce qu’il laisse percevoir de notre conception de l’identité sexuée. Pour ce faire, il est proposé en premier lieu de ne pas retenir le terme d’autodiagnostic, mais de s’en tenir à ce qui est présenté par les consultants au plus près de ce qui est dit.RESULTATS.Trois modalités de déclaration ont ainsi pu être dégagées: des déclarations d’identité, des déclarations de situation et des déclarations d’intention. L’article montre quelles mises à l’épreuve elles subissent au cours de l’investigation psychiatrique. Dans ce processus diagnostic de TIG, l’identité sexuée est bien pensée comme subjective (le fait d’un sujet) mais dans une version de l’intériorité mentale, ce qui est assez bien en phase avec la version occidentale classique de l’identité sexuée où le genre est conçu comme une propriété des personnes. DISCUSSION.Cette manière de prendre en charge les choses n’est pas toujours aussi productive que les psychiatres l’imaginent. Si la plupart tiennent fermement au diagnostic et à sa validité, c’est parce qu’ils le voient comme le seul moyen de ne pas se fourvoyer dans une transition inappropriée. Pourtant, il n’est pas sûr que ce soit le diagnostic qui protège les différents protagonistes de ce risque comme le suggère la conclusion de l’article.
Date
2015Type
info:eu-repo/semantics/articleIdentifier
oai:HAL:halshs-01243869v1halshs-01243869
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