La convoitise des confins : luttes foncières et redéfinition du national dans le Haut Marañón péruvien (1946-2009)
Author(s)
Favier, IrèneKeywords
Amazonie – Pérou – Amérique du Sud – 20ème siècle – jívarosAwajún
Wampís – terre – construction des savoirs – 1945-2000
Histoire – Luttes foncières – mouvements indigènes
Haut Marañón
Missions chrétiennes
Amazonia – Peru – South America – XXth century - Jívaros
Wampís – land – construction of knowledge -1945-2000
History – Land struggles – indigenous movements
Full record
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http://www.theses.fr/2014PA080031/documentAbstract
Angle-Mort de la construction nationale péruvienne, le Haut Marañón est habité par les populations indigènes awajún et wampís, et décrété terre de mission chrétienne au milieu du XXème siècle. Ce territoire amazonien, situé au nord-Est du pays sur une zone frontalière disputée avec l’Équateur depuis les débuts de l’ère républicaine, fait l’objet d’un projet d'intégration à la sphère étatique et nationale. Colonisation interne par des populations paysannes métisses, exploration du sous-Sol préalable à l’élaboration de plans d'extraction minière, pénétration des pratiques narcotrafiquantes, institutionnalisation des œuvres scolaire et médicale: de confin relégué à un statut d’invisibilité, le Haut Marañón devient alors un front de progression de la "société englobante”, nationale puis internationale. Cette recherche retrace l'histoire de la "rencontre" entre deux sphères culturelles, indigène et englobante, dont le Haut Marañón est le théâtre, de l’arrivée des jésuites en 1946 à 2009, date du Baguazo, un conflit sanglant survenu dans la ville de Bagua entre indigènes et forces de police. La thèse montre que loin de se limiter à une simple absorption du marginal par le national, cette rencontre a suscité l'intérêt d'une société civile encore en gestation, et précipité une remise en question partielle du paradigme historique de construction nationale, jusqu'alors sous-Tendu par des logiques socio-Raciales discriminantes et inégalitaires.As an overlooked piece of Peru’s nation building process, the High Marañón region was mainly populated by indigenous, Awajún and Wampís populations until it was designated a Christian mission land in the middle of the XXth century. This Amazonian territory, located on the northeastern part of the country on the border with Ecuador, has been in diplomatic dispute since the early republican era. As a result, it became the focus of projects whose aim was to integrate the High Marañón into the nation and whose outcome was a number of new phenomena such as a process of “internal colonization” by peasants of mixed race, a series of subsoil explorations for mining extraction, and the institutionalization of activities related to education and health. From a forlorn land made invisible by the limitations of peruvian state apparatus, the High Marañón region became a battleground in the progression of global dynamics. This research aims to narrate the history of the “encounter” of two cultural areas, the indigenous one and the global one, from the arrival of the Jesuit mission in 1946 to the Baguazo event, so-Named after a bloody conflict between indigenous activists and police forces in the city of Bagua which took place in 2009. This research demonstrates that far from limiting itself to a mere absorption of a margin by a nation, this encounter has aroused the interest of Peruvian civil society, and partially called into question the historical nation-Building paradigm, in which socio-Racially biased logics have thusfar prevailed.
Date
2014-12-01Type
Electronic Thesis or DissertationIdentifier
oai:2014PA080031http://www.theses.fr/2014PA080031/document