Évolutions historiographiques, passé national, éducation en Grèce : relations interconfessionnelles ottomanes et controverses autour d’un manuel scolaire
Author(s)
Depret, IsabelleKeywords
mémoire collectivehistoire
éducation nationale
Grèce
Empire ottoman
relations interconfessionnelles
collective memory
national education
Greece
Ottoman Empire
religious relations
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http://cdlm.revues.org/6886Abstract
Les enjeux autour de la mémoire collective, de l’histoire et de l’éducation nationale en Grèce sont au cœur de cet article. La question de l’écriture de l’histoire – spécialement l’histoire scolaire – est ici abordée à partir d’une controverse survenue en 2006-2007 autour d’un manuel de primaire. Comme dans bien d’autres pays, l’histoire scolaire a représenté en Grèce une préoccupation politique. L’enseignement de l’histoire à l’école a longtemps servi non seulement à fournir des connaissances mais aussi à transmettre une lecture nationale du passé. Parmi les périodes historiques sensibles en Grèce figurent les quatre à cinq siècles au cours desquels l’espace grec actuel s’inscrivait dans l’Empire ottoman. Cette époque est restée longtemps taboue, et refoulée de la mémoire collective, voire diabolisée. Cette période – et sa clôture au début des années 1920 – se trouvent précisément au cœur des frictions suscitées par la diffusion d’un manuel en 2006. Cette controverse est révélatrice de crispations au sein de la société hellénique à l’aube du xxie siècle ; de l’engagement d’acteurs académiques, politiques ou religieux dans le débat sur l’histoire scolaire et sur l’identité ; des transformations parallèles en cours dans les milieux intellectuels, politiques, éducatifs et dans l’historiographie hellénophone.This article considers tensions in present-day Greece over collective memory, history, and national education. History-writing, especially school history-writing, is addressed here by looking at a recent controversy about a primary-level textbook. As in many other countries, school history in Greece has been a concern for those in power. For many years, history classes have aimed as much at consolidating national consciousness and conveying an ethnocentric reading of the past as at providing pupils with knowledge. The four or five centuries during which present-day Greece belonged to the Ottoman Empire are clearly a sensitive period that has long been demonized and banished from collective memory. The Ottoman era, and its aftermath in the early 1920s, was at the heart of a conflict in 2006-2007 regarding a new history textbook. This controversy revealed identity tensions in Greek society, highlighted the engagement of academic, political, and religious figures in the debate regarding historical identity, and illustrated parallel transformations among intellectual, political, and educational circles regarding Hellenic historiography.
Date
2013-10-15Type
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