Prudence et ruse comme capacités d’action managériale et politique. Le cas des équipes de direction pénitentiaire belges
Author(s)
Dubois, ChristopheContributor(s)
Fonds Spéciaux de la Recherche de l’Université de Liège (FSR) [sponsor]PAI Programme ‘Justice & Populations’ (Belspo – http://www.bejust.be). [sponsor]
Cris (ULg) [research center]
Keywords
management carcéralrecompositions – régulation
prudence – ruse
prison management
shifts – regulation
phronesis – metis
Social & behavioral sciences, psychology :: Sociology & social sciences [H10]
Sciences sociales & comportementales, psychologie :: Sociologie & sciences sociales [H10]
Full record
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http://orbi.ulg.ac.be/handle/2268/199343Abstract
Cette contribution à l’analyse sociologique du travail des équipes de direction pénitentiaire éclaire le fondement de leur activité : la gestion de la détention. Celle-ci s’exerce dans des organisations marquées par une forte « régulation autonome » aux mains des surveillants mais aussi, depuis une quinzaine d’années, par un renforcement de la « régulation de contrôle » politico-administrative (Reynaud, 1988). Celle-ci est d’autant plus affirmée que ces équipes évoluent dans un contexte de travail caractérisé par un phénomène endémique de surpopulation pénitentiaire et par la densification des relations d’interdépendance entre les prisons et leur environnement. Malgré les contraintes qu’impliquent ces recompositions, les membres de ces équipes manifestent certaines capacités d’action au travers de deux types de pratiques délibératives leur permettant d’orienter – marginalement et éthiquement – les organisations et les politiques pénitentiaires. L’une, prudente (Champy, 2012), consiste à articuler subtilement contraintes et opportunités par un contournement des règles dans des situations incertaines ; l’autre, rusée (Lécu, 2013), consiste à s’appuyer sur des partenaires externes pour dénoncer l’hypocrisie de certains discours politiques.This paper aims at analysing the work of prison management teams. Working in organizations that are mainly "auto-regulated" by prison guards, governors’ teams have to cope, for the last fifteen years, with a heightened control exercised by the central administration. This “regulation of control” (Reynaud, 1988) is inter alia justified by the endemic phenomenon of overcrowding and the increasing interdependency between prisons and their environment. Despite the constraints implied by these shifts, prison governors preserve some autonomy through two types of deliberative practice allowing them to influence - marginally and ethically – prison organizations and policies. The first one, called practical wisdom or prudence (Champy, 2012), lies in the subtle bypass of the rules in uncertain situations; the second one, called cunning, or ruse (Lécu, 2013), consists in denouncing the hypocrisy of some political discourses with the help of some external partners.
Peer reviewed
Date
in pressType
info:eu-repo/semantics/articleIdentifier
oai:orbi.ulg.ac.be:2268/199343http://orbi.ulg.ac.be/handle/2268/199343