Tree ordination rituals: A display of indigenous ecology in Thailand.

Abstract

International audience

This paper describes and analyses a tree “ordination” ceremony organized in 1999 by a network of Karen villages. This recent ritual ceremony consists in sanctifying protected forest spaces, which are then symbolically offered to the King, through procedures that combine Buddhism and local spirit cults. The tribute paid to the King allows, in the course of this spectacular performance, to create a space where the main protagonists involved in the management of the national forest resources (the monastic community, the civil servants, the forest wardens, the NGOs, peasants from the plains and from the mountains, their spokesmen and the media) can meet and engage in a non-antagonistic dialogue. In relating the modalities of appropriation of this ritual by Karen mountain people, the intention here is to show how they strive to re-establish a territorial and identitary status that guarantees them the right to stay amidst the “protected areas” controlled in an authoritarian way by the State.

Cet article décrit et analyse une cérémonie d’ « ordination » d’arbres organisée en 1999 par un réseau de villages karen, la principale minorité montagnarde de la Thaïlande. Ce dispositif rituel d’origine récente consiste à sanctifier des espaces forestiers protégés, symboliquement offerts au roi, à travers des procédures qui combinent bouddhisme et cultes dédiés aux esprits des cosmologies locales. L’hommage rendu au roi permet, le temps de cette performance spectaculaire, de créer un espace de rencontre et de dialogue pacifié entre les principaux protagonistes concernés par la gestion du capital forestier national : la communauté monastique, les fonctionnaires de l’administration, les gardes forestiers, les organisations non gouvernementales, les paysans des plaines et des montagnes, leurs porte-parole et les médias. En retraçant les modalités d’appropriation de ce rituel par les montagnards karen, le propos est ici de montrer comment ils s’efforcent de refonder un statut territorial et identitaire leur garantissant le droit de rester au sein des « aires protégées », autoritairement contrôlées par l’État.