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Genre et corruption

Transparency International
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"L’hypothèse selon laquelle les femmes sont moins corrompues que les hommes et représentent donc une force politique positive a été avancée au cours des dernières années. Elle est basée sur le postulat qu’une participation (et influence) accrue des femmes dans la vie politique sera corrélée avec une réduction de la corruption au niveau national. Cette thèse ignore cependant un facteur important : le genre des individus peut conditionner les occasions qu’ont les femmes d’avoir recours à la corruption. Certains spécialistes des questions relatives au genre et à la corruption, comme Anne-Marie Goetz, cherchent à comprendre pourquoi la plupart des études indiquent que les femmes semblent moins corruptibles que les hommes.1 Est-ce parce qu’elles ont en général moins d’argent? Ou est-ce le résultat de leurs activités qui se concentrent sur le foyer ou s’exercent en marge de l’économie formelle ? Il se peut aussi que les femmes aient recours à des formes de paiements informels pour avoir accès aux services publics ou soient forcées d’accorder des faveurs sexuelles plutôt que de l’argent. En conséquence, il est possible que ces incidents échappent aux techniques d’enquête et ne soient pas reflétés dans les indices de la corruption. Dans beaucoup de pays, la corruption survient essentiellement par l’intermédiaire de réseaux masculins et dans des cercles dont les femmes sont socialement exclues, tels que la vie politique ou commerciale. En conséquence, beaucoup d’études ont montré que les hommes sont plus susceptibles d’être victimes de la corruption que les femmes.2 Dans le cas de l’Amérique Latine, les hommes sont généralement ceux qui sont impliqués dans les activités gouvernementales ou les transactions commerciales et sont donc plus souvent soumis à des demandes de pots de vin ou d’extorsion comparés aux femmes. Cependant, si les lieux de travail se féminisent ou lorsque les femmes accèdent à des postes de direction, on ne peut pas partir du principe qu’elles se montreront moins corrompues ou ne mettront pas en place à leur tour leurs propres réseaux de corruption. Les institutions dysfonctionnelles sont susceptibles de corrompre les individus qui y travaillent, quel que soit leur sexe. Il se peut aussi que les femmes donnent ou reçoivent des pots de vin, mais le fassent de manière indirecte ou par l’intermédiaire de leurs proches. Des recherches menées en Asie du Sud-est ont ainsi montré que les femmes participent parfois de manière indirecte à des actes de corruption pour monter en grade dans les bureaucraties politiques. Comme un tabou culturel empêche les femmes d’interagir avec des hommes qui ne leur sont pas apparentés, elles sont parfois mêlées à des pratiques corrompues par l’intermédiaire des hommes de leur famille. Leur participation indirecte peut induire les observateurs à conclure que les hommes sont à la racine des problèmes de corruption tandis que les femmes sont moins susceptibles de se livrer à de telles pratiques."
Note(s)
Topic
Type
Journal
Date
2007-09-19
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